J°ai jeté mon sac hors du temps
Pour soulager ma perfide mémoire.
Trop de noms étaient du voyage,
Que le vent seul avait connus,
Ancêtres couronnés et nus
Qui ont trop bravé la poussière.
Le chemin est trop court pour boire un souvenir,
Sans crainte de peser sur mes heures dernières.
Mon sourire a volé vers ces temps équivoques
Au parfum dispersé sur les ombres des murs.
J'ai pris un long couteau pour ouvrir ma mémoire
Et les pleurs ont jailli comme un voile de vie.
J'ai voulu dévider le ?l de ma lignée,
C'est un jeu orgueilleux, savouré de moi seul.
Mon heure est sur ce seuil, poli par mes caprices
Et le cercueil d°un mort au rythme de mes pas.
J'ai vu, sur ma fenêtre, exploser les saisons,
Mon cou s'est incliné sur la route du temps,
Dans le frémissement de la sève du soir
Et pour vivre en rimes dans un cour de lumière.