Maroc 1999


J'ai parcouru ces immenses étendues de terre rouge
Ce grand désert sec et aride où rien ne bouge,
J'ai vu les vieux bleds entourés de murailles en pisé
Qui surplombent les oueds trop souvent épuisés.

J'ai écouté la symphonie pastorale en vert majeur
Des forêts de chênes, vainqueurs des bras ravageurs
Et les notes tendres du vent qui flatte les caroubiers,
Les eucalyptus, les arganiers, les poivriers et les oliviers.

J'ai vu les touffes mauves des jacarandas
Qui, à Marrakech, caressent les vérandas
Et les cimes fières des cyprès au tronc blanc
Qui, entre deux bleds, abritent un fellah nonchalant.

J'ai visité Fés, son palais et ses jardins berbères.
Son esplanade, ses mosquées, ses riads et ses réverbères. Dans la Médina, j'ai côtoyé les Marocains en burnous
Qui parlent en chantant et semblent prier pour nous.

J'ai humé dans les souks, où tout est à vous pour quelques francs. Les odeurs suaves du cèdre, des herbes et du safran.
J'ai rencontré les vieilles femmes et les "gazelles" en caftan
Qui vivent aujourd'hui mais rêvent d'un autre temps.

Dans les dédales sombres qui portent le nom de Sidi Mouley
J'ai cédé le passage aux ânes bâtés et aux mulets.
J'ai admiré les poteries les cuivres et les babouches
Et j'ai respiré les senteurs qui mettent l'eau à la bouche.

J'ai vu l'insolence des agents et des nouveaux caïds
Et la douce indolence des petites gens et des saïds
Qui récitent avec dévotion, les psaumes du Coran de A à Z
En marmonnant : "Yalla, Inch Allah, et que Dieu nous aide !"

Je n'oublierai jamais la simplicité des bergers
Qui font paître leurs moutons au sein des vergers,
Ni l'habitant qui vous prépare en souriant ce bon thé
A la menthe fraîche, tout empreint de sa bonté.

Je me suis mis à aimer cette contrée de sable et de rocs
Et les gens simples qui vous offrent le sourire du Maroc,
Ce pays qui m'a fait un peu mal, parce que tout est à faire
Car le bonheur des gens est toujours un peu mon affaire.

Michael ADAM

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ARTICLE 99